"La logique du tout éphémère et du tout jetable est entrée et ancrée dans nos vies de manière irrépressible... Un monde dans lequel tout ce qui ne nous convient pas à la perfection ou qui est passé de mode doit être jeté sans aucun remord, sans pitié, sans réflexion". Source: lareleveetlapeste.fr
Où finissent les habits que nous jetons dans des conteneurs de récupération (Texaid, Tell-Tex ou Textura)?
- 65% sont revendus et exportés en Europe de l'Est, en Asie et en Afrique pour le marché mondial de la seconde main
- 15% sont transformés en chiffons de nettoyage
- 15% sont mélangés à d'autres matériaux pour produire des isolants, entre autres
- 5% sont détruits
Source: contribue.ch
Ainsi, la plupart des habits sont revendus. Une partie des bénéfices est reversée à des organisations caritatives. Les habits ne passent jamais directement du conteneur de collecte aux oeuvres caritatives.
65% des habits sont donc destinés à de la seconde main. On se dit "chouette, nos habits ont une seconde vie!". Sauf que...
... après un long voyage hyper polluant à travers le monde, les habits arrivent par ballots. Avec la montée en puissance de la fast fashion, le pourcentage de vêtements de qualité dans les ballots diminue année après année. Les acheteurs doivent acheter les ballots à l'aveugle, sans pouvoir estimer la qualité des vêtements qui se trouvent à l'intérieur. Le collectif En Mode Climat a reçu plus de détails de la part de David, vendeur à Kantamanto (Ghana): "au début, il y avait une trentaine de vêtements de qualité par balle, puis 20 en 2015, puis 15 en 2016... et seulement 5 en 2023, sans que le prix des balles diminue". Afin de pouvoir proposer suffisamment de vêtements de qualité à la vente, il doit acheter plus de balles, et donc s'endetter, à des taux d'intérêt de l'ordre des 35%. Aujourd'hui, il est lourdement endetté et son entreprise lui permet tout juste de survivre.
... en outre, une grande partie de ces vêtements n'est pas du tout adaptée au climat des pays où ils débarquent.
... une grande partie de ces vêtements (environ 40%) sont jetés directement car de trop mauvaise qualité ou ne trouvent pas d'acheteur sur les marchés de seconde main et partent à la poubelle ou finissent dans la nature, dans de gigantesques décharges à ciel ouvert. Dans ces décharges, les habits sont soit brûlés, soit laissés là, se décomposant lentement et laissant échapper leurs produits toxiques sur les plages, dans les rivières, dans les océans et dans les airs.
Pour aller plus loin
- La catastrophe environnementale créée par nos déchets textiles (en anglais):
https://www.youtube.com/watch?v=bB3kuuBPVys
- Une courte vidéo sur les décharges à ciel ouvert au Ghana: https://www.youtube.com/watch?v=8jVEFdX1zdc
- Un article sur la pollution engendrée par nos vieux vêtements dans les pays d'Afrique: https://lareleveetlapeste.fr/nos-vieux-vetements-polluent-dramatiquement-les-pays-dafrique/
Pour favoriser l'entraide locale
Dépose tes habits chez Emmaüs, la Croix-Rouge, Caritas, L'Armée du Salut, entre autres.